Le rôle clef des associations belges dans l’émergence du vin naturel

Explorer, comprendre et déguster le vin naturel belge

Rassembler pour exister : la naissance d’associations structurantes

En Belgique francophone, difficile d’évoquer le vin naturel sans mentionner l’Association des Vignerons Artisans de Wallonie (AVAW). Fondée en 2012, cette structure rassemble une quarantaine de domaines engagés dans une viticulture peu interventionniste. Dès sa création, l’AVAW s’est donné pour mission non seulement de représenter ses membres face aux autorités et aux institutions, mais aussi de défendre une approche « de terroir », centrée sur le respect du vivant et la limitation drastique des intrants.

  • Échanges collectifs sur les bonnes pratiques
  • Organisation de sessions d’information technique : travail du sol, levures indigènes, taille douce, etc.
  • Confrontation régulière avec d’autres réseaux associatifs (Bruxelles, Flandre)

Du côté flamand, le champ linguistique a ses propres structures, comme Vlaamse Wijngilde ou l’Association des Vignerons de Flandre, portant un engagement similaire auprès des vignerons qui s’aventurent sur le terrain du naturel.

Reconnaître le vin naturel : du flou réglementaire aux labels collectifs

En Belgique, le vin naturel n’est pas – ou pas encore – reconnu par une législation nationale spécifique. Le mot « naturel » ne figure pas parmi les catégories officielles de l’AOC belge. Les associations professionnelles ont donc dû trouver d’autres leviers pour garantir la cohérence et l’exigence autour de ce terme, souvent galvaudé.

Les chartes et cahiers des charges : outils de crédibilité

L’AVAW a publié en 2017 un cahier des charges interne explicitant, point par point, ce qu’elle considère comme acceptable pour prétendre à l’étiquette « vin naturel wallon » (source : vigneronsartisanswallonie.be).

  • Raisins issus à 100 % de l’agriculture bio ou biodynamique ;
  • Vendanges manuelles obligatoires (pas de récolte mécanique) ;
  • Aucun intrant œnologique (levures, enzymes, tanins synthétiques, etc.) hormis une sulfitation marginale à la mise (moins de 30 mg/L pour les rouges, 40 mg/L pour les blancs et rosés) ;
  • Interdiction du collage ou de la filtration agressive.

Ce type de charte, strictement non contraignant d’un point de vue légal, fait néanmoins fonction de socle éthique entre membres, assurant une certaine lisibilité vis-à-vis du public et des acheteurs professionnels.

Le rôle des labels privés dans la reconnaissance publique

À défaut de texte officiel, la Belgique s’appuie de plus en plus sur des labels associatifs ou privés. Depuis 2021, le label « Vin Méthode Nature » a été adopté par certains domaines wallons (notamment Fays, Vin de Deux ou La Falize), calqué sur la charte française éponyme (vinmethodenature.org), avec une certification annuelle et des contrôles sur audit.

Ce label, bien que minoritaire encore, sert de point de repère dans les foires, chez les cavistes et dans certains restaurants engagés. Il facilite les campagnes de sensibilisation auprès des médias et, de plus en plus, des décideurs politiques.

Actions concrètes sur le terrain : formation, transmission, plaidoyer

Les associations professionnelles belges dépassent le simple rôle de « club » pour peser sur le quotidien du mouvement. Leur action se déploie surtout autour de trois leviers :

  1. La formation continue